lundi 15 février 2010

C. Le vin dans le judaïsme


La plus ancienne religion monothéiste, le judaïsme, associe la consommation de vin à toutes ses pratiques religieuses, estimant que celui-ci aide à « ouvrir le cœur à la raison ». Pour les Juifs, le fruit de la connaissance du Jardin d’Eden n’est pas la pomme, mais le raisin. Adam, qui fut créé le 6e jour, devait vivre l’interdit du shabbat, le jour du repos et de l’épreuve de la tentation, avant que Dieu ne lui révèle la connaissance à travers le vin. L’échec d’Adam fut perpétué par Noé qui s’enivra après avoir planté de la vigne. La légende hébraïque raconte qu’au moment de planter la vigne, un ange du mal s’adressa à lui pour l’aider à obtenir un meilleur vin, et pour cela arrosa le pied avec du sang d’agneau, du sang de lion et du sang de porc. La symbolique du vin se retrouve ainsi résumée : un verre rend doux comme un agneau, deux rendent fort comme un lion, mais au-delà, l’homme n’est plus apte qu’à se rouler dans la boue. Les faiblesses d’Adam puis de Noé sont une faute portée par l’ensemble des Juifs. En buvant du vin dans les cérémonies religieuses, ils tentent de le restaurer dans sa pratique spirituelle, et de relever le défi perdu de maîtriser son ivresse. De fait, une étude menée aux États-Unis constate que, si les Juifs sont de toutes les communautés celle qui consomme le plus de boissons alcoolisées, c’est aussi celle qui compte le moins d’alcooliques. Peut-être du fait que dès leur plus jeune âge, les enfants sont amenés à goûter le vin lors des cérémonies religieuses. Cet apprentissage et ce châtiment trouvent leur apogée lors de la fête de Pourim, durant laquelle les croyants sont appelés à s’enivrer jusqu’à ne plus distinguer le bien du mal.
Un juif pratiquant ne boit cependant pas n’importe quel vin, celui-ci doit être kascher, c’est-à-dire élaboré uniquement par des juifs et selon un certain nombre de règles conformes à l’élaboration d’un vin de qualité. Il ne s’agit pas à proprement parler d’un vin à usage religieux, mais d’un vin dont on s’est assuré qu’aucun gentil (= non juif) n’ait pu le dédier à une idole. Cet interdit remonte à l’origine du judaïsme il y a 3500 ans, lorsque de nombreux rites idolâtres, dont le culte de Baal, consacraient le vin à leurs dieux et le rendaient donc impropre à la consommation pour les Juifs.





1 commentaire:

Anonyme a dit…

Je vous cite:

De fait, une étude menée aux États-Unis constate que, si les Juifs sont de toutes les communautés celle qui consomme le plus de boissons alcoolisées, c’est aussi celle qui compte le moins d’alcooliques. Peut-être du fait que dès leur plus jeune âge, les enfants sont amenés à goûter le vin lors des cérémonies religieuses.

Premièrement, je trouve a priori assez douteuse cette supposée étude américaine concernant le chiffrage des alcooliques juifs. Imaginer un tel sondage en fonction de la religion !
Sinon, je ne vois pas non la crédibilité de votre argument lorsque vous évoquez l'âge de l'initiation au vin. Il me semble au contraire, que l'on aurait davantage des raisons de rencontrer plus tard des problèmes avec l'alcool en commençant jeune, même si au départ ce ne sont que des quantité dérisoire.

J'aimerais un éclaircissement à ce sujet. Merci