samedi 27 février 2010

D. Les effets de la colonisation sur l'expansion de la vigne

La colonisation des nouveaux mondes s'accompagne rapidement d'une expansion de la vigne.
Les traces du premier vignoble sud-africain datées de 1659 sont attestées dans la province du Cap, où il est implanté par les premiers colons. La conquête du Mexique et de toute l’Amérique du Sud, basée sur la diffusion de la religion chrétienne, s'accompagne également d'un développement de la vigne dans ces régions. On trouve des traces de vignes dans le Piémont andin (Chili central et Argentine) bien que le déploiement d'une industrie vitivinicole dans ces pays soit dû à des cépages bordelais introduits au Chili au milieu du XVIe siècle.
En Amérique du Nord, la vigne existe déjà à l’état sauvage, tout particulièrement dans l'Est, dans l'actuel état de la Virginie, mais aussi au Canada, sous forme de lianes s'enroulant autour des arbres. Cette variété (Vitis riparia) aux fruits comestibles ne présente cependant qu'un très faible potentiel vinicole contrairement à la variété européenne (Vitis vinifera). Certaines congrégations missionnaires tentent à plusieurs reprises de tirer du vin de ces lambrusques locales afin de pourvoir aux besoins de l'eucharistie, mais ces tentatives vinicoles sont abandonnées dès la fin du XVIIe siècle. Durant ce siècle, des plants européens sont importés et plantés sur la côte est des États-Unis, mais ils ne résistent pas aux maladies locales de la vigne. C’est au XVIIIe siècle que le vignoble californien se développe sous l’impulsion des moines franciscains. Au Canada, la région des Grands Lacs se révèle être la plus propice à l'acclimatation de la vigne ; certaines variétés européennes, implantées au milieu du XVIIIe siècle y croissent encore de nos jours. La production vinicole nord-américaine du XIXe siècle, relativement importante, est stoppée nette au début du XXe siècle, par l'instauration de la prohibition (1917). L’activité reprend à la fin de la période de « tempérance », en 1933. L’expérience de la prohibition va inciter les viticulteurs américains à se lancer dans la production de vins de qualité. Des hybrides français sont introduits au XXe siècle et c’est en 1939 que l’importateur de vin Frank Schoonmaker lance l’idée des vins de cépage (vins issus d’un cépage unique), un produit qui va faire la renommée du vignoble nord-américain et avec lui, celui de tout le « Nouveau Monde ». L’industrie vitivinicole américaine se développe particulièrement dans les années 1970 grâce à de nouvelles technologies, même si des pieds de vigne européens sont encore à l’origine du vignoble.

Aucun commentaire: