samedi 20 février 2010

D. L’arrivée de Coca-Cola en France en 1949




C’est à partir de 1949 que Coca-Cola se répandit en France. A la fin de l’année, les industries françaises de boisson, à la suite des communistes, se lancèrent dans le combat contre le breuvage américain. En effet, les négociants en vin avaient à faire face à une surproduction qui augmentait leur inquiétude devant la concurrence étrangère.
Sous prétexte de protéger la santé publique, Paul Boulet, député-maire de Montpellier et porte-parole des viticulteurs de l’Hérault, proposa alors une réglementation générale pour toutes les boissons non alcooliques d’origine végétale. Coca-Cola ne fut pas directement désigné, mais chacun comprit que le but était d’interdire l’importation, la fabrication et la vente du breuvage américain. Boulet demandait au ministre de la Santé publique de déterminer si la boisson était nocive. Et le 28 février 1950, l’Assemblée votait la proposition du député.
Pourtant, la dispute s’apaisa rapidement. La réglementation votée par l’Assemblée ne fut jamais appliquée contre Coca-Cola. En 1951, l’Information syndicale vinicole allait même jusqu’à souhaiter la bienvenue à la firme américaine. Mais bien que la boisson pût dès lors se répandre en France, elle ne fut jamais aussi bien acceptée que dans les autres pays d’Europe de l’ouest.
Vu avec du recul, ce conflit de 1949-1950 autour de Coca-Cola annonçait progressivement l’arrivée de la société de consommation à une époque où les Français n’y étaient pas encore prêts. Les communistes et les viticulteurs avaient beau jeu d’exploiter le souci causé par l’intrusion des Américains dans les affaires publiques françaises et leurs défis lancés aux traditions de consommation et de culture.
Un journaliste résuma la situation : « Pour nous […], le vin de France nous suffit. Ni Coca-Cola, ni vodka. »

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