lundi 1 mars 2010

B. Le vin dans l’antiquité

1) La Grèce

Dans la religion polythéiste grecque, c’est le dieu Dionysos qui représente la vigne ainsi que le vin et ses excès.
A cette époque, on trouve des grands crus en provenance de Thasos ou encore de Rhodes parmi les vins de table.
Les Grecs n'hésitent pas à aromatiser le vin avec du miel, de la canelle et même du thym. Contrairement aux Grecs modernes, ils ne produisent pas de retsina, vin additionné de résine de pin. On connaît également le vin cuit et, à Thasos, le vin doux naturel .
Le vin était généralement consommé coupé d'eau, le vin pur n'étant pas recommandé pour un usage courant : il semble en effet que son degré alcoolique était plus élevé que celui des vins actuels. La fermentation naturelle d'un jus à forte teneur en sucre obtenu avec un bon ensoleillement peut atteindre les 12° à 16° (18° au maximum). A cette époque, avant de servir le vin, on le mélange dans un cratère dans lequel les esclaves puisent avec des œnochoés (pichets à vin) pour servir les kylix (coupes)des buveurs.
Le vin pur peut être en revanche employé comme médicament et de manière générale, on prête au vin des vertus médicales étonnantes. Hors de ces applications thérapeutiques, la société grecque réprouve la consommation de vin par les femmes. Selon une loi de Massalia, le vin est interdit, et il est prescrit aux femmes de ne boire que de l'eau. Sparte était la seule citée où les femmes buvaient couramment du vin.
Les vins réservés à un usage local sont stockés dans des outres de peau. Ceux destinés à la vente sont versés dans des pithoi (jarres). On les transvase ensuite dans des amphores enduites de poix, pour les vendre au détail. Les grands crus comportent les estampilles des producteurs et/ou des magistrats de la cité afin de garantir leur origine (principe des appelations d'origines contemporaines).




2) Rome






Dans la religion polythéiste romaine, c’est l’équivalent de Dionysos, Bacchus, qui représentait la vigne et le vin.
Les Romains fabriquaient plusieurs sortes de vins : le vin de paille, le vin miellé et le vinaigre coupé d'eau (boisson du légionnaire). Les Romains qui aimaient le vin le buvaient de préférence frais et généralement coupé d'eau. Le prix du vin n'était pas très élevé. Les crus les plus réputés provenaient de Capoue, de Pompéi et de Messine. Les vins fermentés étaient interdits aux femmes.





Ci-dessous, une carte de l'approvisionnement de Rome en vins




3) Gaule
Les Gaulois semblaient connaître le vin avant son importation en Gaule par les Romains. Mais ils étaient plutôt des consommateurs de bière et d’hydromel. Cependant, ils intégrèrent très rapidement ce dernier dans leur culture. Ils avaient constaté que cette boisson était dotée d'un plus fort taux d'alcool que leurs boissons traditionnelles et qu’il se conservait bien mieux. Les Gaulois étaient d'ailleurs experts dans le transport et la conservation des boissons alcoolisées (le tonneau est une invention celte ainsi que le vieillissement en fût de chêne).
Au début, la conquête de la Gaule permet aux marchands de vins italiens d'écouler leur surplus de production. Le vin arrivait d'Italie par millions d'hectolitres, il était échangé contre des céréales gauloises, des peaux… (et même peut être contre des esclaves). Les Romains profitent aussi de leur conquête pour répandre la culture de la vigne (Ier siècle : vallée du Rhône, IIème siècle : Bourgogne et Bordelais, IIIème siècle : Loire, IVème siècle : vallée de la Moselle). Les Gaulois devinrent d'excellents viticulteurs. Ils remplacèrent les outres vulgaires et les fragiles amphores romaines par le tonneau. Ils créèrent aussi de nouveaux plants plus adaptés aux climats locaux. Ils furent tellement bons que, rapidement, le sens des échanges commerciaux s'inversa avec Rome, ce qui souleva la colère des producteurs de Campanie qui ne supportait pas de voir leurs expéditions vers la Gaule et l'Europe du Nord diminuer.
On a retrouvé des amphores dans des sépultures gauloises dans le Languedoc-Roussillon, avec des restes de nourriture (ossements de sanglier), en guise de provisions pour le mort. La découverte la plus exceptionnelle a été faite dans le Gard Rhodanien par un vigneron, Denis Bondurand. Il s'agit d'une villa viticole gallo-romaine du Ier ou IIème siècle d'environ 1 hectare. On a mis à jour sur ce site une mosaïque, des morceaux d'amphore, un réservoir, des canalisations et un cellier à vin. Ce dernier est très important avec ses neuf doliums (vases de très grande taille), dont un ayant une contenance de 2000 litres.

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